Les ilots de fraicheur

Une étude commanditée par Bruxelles Environnement dévoile une cartographie des îlots de fraîcheur en Région de Bruxelles-Capitale. L’idée ? Localiser les zones les plus fraîches en cas de fortes chaleurs et mettre en évidence les zones les plus à risque où des actions concrètes peuvent être mises en œuvre prioritairement.

Quand la chaleur s’abat sur la ville, l’ambiance peut vite y devenir étouffante et ce avec son lot de conséquences sur l’environnement et la santé. Suite au réchauffement climatique, les épisodes de forte chaleur sont susceptibles de devenir plus fréquents, plus longs et plus intenses. Les vagues de chaleur telles que celle de 2003 et 2006, pourraient devenir la norme dans les décennies à venir.  Par ailleurs, plus qu’à d'autres endroits, les villes sont sujettes aux vagues de chaleur : un phénomène dû à l’effet « îlot de chaleur urbain ». Afin de mieux s’en prémunir, Bruxelles Environnement a commandité une étude* afin d’établir la cartographie des îlots de fraîcheur dans la Région de Bruxelles-Capitale.  

* réalisée par le VITO

Les îlots de chaleur urbains

Lorsque certaines conditions spécifiques sont réunies, la température de l’air pendant la nuit peut être jusqu’à 10°C plus élevée dans les villes que dans les zones rurales ou forestières avoisinantes, ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ce phénomène s’explique notamment par le remplacement des sols végétalisés et perméables par des bâtiments et revêtements imperméables ainsi que par les activités humaines plus concentrées en ville.

Vagues de chaleur potentiellement meurtrières

Parmi les conditions météorologiques extrêmes, les fortes chaleurs sont les plus meurtrières en Europe. Étant donné leur forte densité de population ( notamment les populations à risque), leurs infrastructures et l'activité économique, les villes sont d’autant plus sensibles aux extrêmes climatiques. L’augmentation des vagues de chaleur, renforcée par le phénomène « d’îlot de chaleur urbain », est susceptible de provoquer un excès de mortalité auprès des habitants de la ville.

Repérer les îlots de fraicheur

L’étude commanditée par Bruxelles Environnement et réalisée par le « Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek » (VITO) établit une cartographie des îlots de fraîcheur dans la Région de Bruxelles-Capitale. Le but de cette étude ? Identifier les zones les plus fraîches à préconiser lors des périodes de fortes chaleurs et mettre en évidence les îlots de chaleur, c’est-à-dire les zones les plus à risques où des actions concrètes peuvent être mise en œuvre prioritairement.

3°C de plus, 3 fois plus d’épisodes de fortes chaleurs

Les résultats de l'étude montrent que les températures de l’air sont plus élevées de 3°C en moyenne au centre de la Région de Bruxelles-Capitale qu'à ses alentours ruraux en été. En particulier, ce sont les températures minimales nocturnes qui sont plus élevées, avec des effets néfastes sur le sommeil et la santé des habitants. Il y a en moyenne 3 fois plus de périodes de fortes chaleurs dans le centre de Bruxelles qu'en zone rurale.

De l’ombre et de l’eau

Les cartes issues de l’étude permettent d’identifier les îlots de fraicheur. Prenant en compte non seulement la température de l’air, mais également l'exposition au rayonnement solaire, le vent et l'humidité de l'air qui jouent un rôle sur le stress ressenti dû à la chaleur, ces cartes sont plus adéquates et plus détaillées qu’auparavant. Elles mettent en évidence que l'ombrage procuré par les arbres densément feuillus, idéalement en combinaison avec des « espaces bleus » (étangs, fontaines, cours d’eau, etc.), constitue les conditions les plus efficaces pour réduire le stress causé par la chaleur dans les espaces extérieurs.

Multiplier les mesures vertes et bleues

L'effet rafraîchissant des « espaces verts et bleus » est très local : pas suffisant d'avoir un arbre sur une place pour que toute celle-ci soit rafraîchie. Il est donc nécessaire d'appliquer les mesures « vertes et bleues » à grande échelle et de préférence, les combiner. Pas toujours évident de planter des arbres en ville, mais l'avantage de ce type de mesures c'est qu'elles ont également un effet positif sur la qualité de vie et l'attractivité de la ville.